lundi 28 novembre 2011

Point Limite Zéro

Un titre et quelques mots à découvert sur mon projet grec. Peut-être pour affirmer, se mettre en frontal dans la perspective de ligne de fuite vers la Grèce et entrer en écriture. Oui il s'agit donc bien d'un projet tout nouveau, tout récent et fraîchement ou chaudement sorti de ma boîte à gants, coincé entre mes cartes, mes plans, ma lampe de poche, quelques pansements et l'arme qu'aurait pu contenir cette réserve. Il est donc encore une fois question de déplacement - peut-être même en voiture - toujours question d'une écriture en mouvement, en marche, en rythme, accentuée par mes pas sur une terre en faillite.

Il s'agit encore d'une écriture de l'écoute, une écriture post-écoute ou en simultanée, il s'agit toujours de sons, de radio, de poste radio dans une voiture en marche - une envie de me fabriquer un cockpit, une sorte de machine à écrire sur la route, une cabine d'écriture et d'enregistrements, une voiture-outils.

Qu'est-ce donc qu'une écriture sur une terre en faillite? Quelle  langue sur une terre d'héritage ? Qui parle et qui est endetté? Qui doit se présenter aujourd'hui sur la colline d'Ares, haut lieu du premier tribunal humain qui soulagea Oreste de son crime, leva la malédiction des Atrides et ouvrit la voie à ce que l'on nomme aujourd'hui en crachant par terre: la démocratie?


Point Limite Zéro est un titre emprunté, parce que ce projet n'est peut-être qu'une histoire d'emprunt, de dette, de faillite, d'héritiers donc de fantômes. Ce titre donc emprunté au road-movie Vanishing Point dans sa traduction française: Point Limite Zéro.

Pourquoi la Grèce? Parce que la Grèce. Ça devrait être suffisant et bien sûr ça ne l'est pas, parce que rien n'est suffisant à ce stade là! Pourquoi, Parce que c'est comme un besoin urgent de me rendre sur place, un sur place collectif, faire acte de cran d'arrêt, un besoin non pas de constater l'effet d'une crise mais de me déplacer dedans, comme si la possibilité de justice, d'horizon s'y logeait, comme sur le modèle du point de fuite en peinture, à travers le trou et dans le miroir, se logerait la représentation. Comme si l'absence totale de perspective, d'horizon, comme dit Derrida était la condition à la justice, au surgissement du point de fuite. Point Limite Zéro est une recherche de perspective

Et si ce n'est pas encore assez, je dirais simplement, pour aller payer ma dette et exiger de chacun qu'il se présente et s'explique, la Grèce me semble être le lieu idéal pour se présenter et trancher.

Pourquoi la Grèce, parce qu'Electre. Encore un emprunt, à l'Orestie cette fois, d'Eschyle. 

J'emprunte la figure d'Electre très librement et sans complexe mais avec quand même quelques scrupules.  Une sorte d'Electre collective. Une Electre héritière. Je ne garde d'elle que celle qui n'a pas agit, l'héritière coincée entre ses droits de successions et le frère vengeur travesti, baignant dans le jus familial sans parvenir à trancher. Je fais d'Electre une figure collective, celle de l'héritière contemporaine mais je la fais agir. C'est elle qui coupera le fil ininterrompu des crimes et de la machine nucléaire. C'est elle qui nous mènera tous vers Athènes, pour qu'on s'explique. Qui le voudra entrera dans la voiture d'Electre pour s'expliquer et faire le voyage. Une fois dehors, sortis de la voiture, on ne parlera plus, je n'écrirai plus rien, on ne fera qu'écouter, il faut espérer qu'à ce moment-là tout se diffusera.

dimanche 30 octobre 2011

un projet grec

" Je n'en dis pas plus: un boeuf énorme est sur ma langue. Si la voix lui était donnée, ce palais, de lui-même, dirait l'entière vérité. Moi, si je parle à ceux qui savent, pour les autres, exprès, j'oublie tout." Le veilleur, In Agamemnon d'Eschyle.

vendredi 28 octobre 2011

premier mot: ELECTRODE

Il s'agirait en somme d'une expédition dans le mythe, une ascension dans la zone temporaire des Atrides.
Parce le projet n'existe pas encore, pas ailleurs que dans les valises que je prépare, ÉLECTRODE n'est peut-être même pas un titre provisoire mais seulement un premier mot posé sur une recherche à peine posée - début d'une expédition pour laquelle je n'ai pas encore décidé s'il fallait prévoir de se couvrir ou de se dénuder - la température c'est important avant de démarrer - après il y a les aléas météorologiques que je ne maîtriserais pas mais au départ, oui le départ, ce petit moment de séparation utile, les préparatifs quoi, il faut savoir avec quoi on part, avec quoi on démarre. 
Je pars  donc avec: L'Orestie d'Eschyle et la traduction d'Electre de Sophocle par Vitez, je pars avec une image un peu floue où l'on devine la silhouette d'une enfant de 8 ans coincée entre ses droits de succession et une poupée en cire avec des cheveux roux, je pars avec le goût du sable d'une place d'Athènes qui aurait atterrit dans ma bouche par un jour de grand vent, je pars avec la malédiction des Atrides et l'antidote d'Athéna, je pars avec l'Orestie Africaine de Pasolini et la chanson "Speedway" d'Allan Vega, peut-être parce que celle qui parlera le fera en tapant dans ses mains tout en conduisant une camionnette dans laquelle se tiennent serrés les membres de sa famille - une sorte de prise d'otage sur l'autoroute, une roulette russe à 200km à l'heure: ça ferait (tempo):
- lâcher le volant
- taper trois fois dans les mains
- reprendre le volant et parler sur le soupir de soulagement de la famille recroquevillée à l'arrière
Electre au volant d'une camionnette qui file à toute vitesse vers Athènes
Tant que ça roule, tant que ça parle, tant que les courroies sont alimentées par l'électricité rien de bien sérieux ne peut se passer mais tout peut se dire, c'est au moment où on va sortir du véhicule, se retrouver sur la colline d'Ares que ça va devenir critique.
Electrode n'est pas un titre - pas même un titre provisoire mais seulement un mot le premier mot posé - 

Electrode:
Une électrode est un conducteur électronique, ou ionique relié à une demi-pile ou faisant partie d'une demi-pile, siège d'une réaction de réduction ou d'oxydation. Les électrodes interviennent dans les systèmes générateurs de courant (comme les piles) et dans les électrolyses, dont le système est récepteur de courant.
Enfin, on parle d' électrode en biologie pour désigner un dispositif conducteur permettant de capter les variations de potentiel électrique chez un organisme vivant.

lundi 5 septembre 2011

Une rentrée

Il y aura eu du soleil, des brasses coulées, des étoiles de mer, du magret au feu de bois, des visions sous marine, une épine dans le doigt, une rencontre de cinéma, des villes retrouvées, des nuits, oui, des nuits


Je peux donc la ramener, regonflée je crois, revenir sur la montagne molle, l'oreille interne en parfait état, ça ne tangue pas là haut - pour l'instant - la vue est dégagée, j'en profite pour faire de la dentelle sur un banc de montage à 10 pistes, je redeviens fétichiste alors je fais des galettes qui sortent de mes oreilles.



Je peaufine mon art du bricolage et de l'approximation. L'histoire sonore de cette année va être technique pour ce qui est de notre passage au GRM (Bourse Phonurgia Nova) - puis les projets en cours, les audio-guides pour le Manuel du Voyageur Impénitent, le projet X Histoire de l'Oreille à la recherche de quelques proxénètes (entendons producteurs)



Dans quelques semaines démarre ma résidence d'écriture au Collège Jean Moulin à Aubervilliers (Résidence Conseil Général 93) - un travail d'enquête sur la ville d'Aubervilliers à mi-chemin entre polar, documentaire et pièce radio

Et puis l'appel de la french riviera chère à mon coeur dont je ne me défait pas (entendons mon coeur et la french riviera) - chaque année chercher ce qui fait sens pour moi - ce qui me met au travail, me met dans tous mes états, histoire d'être là ,bien présente pour eux (eux = les étudiants en arts du spectacle de l'Université de Nice) Cette année, proposer de travailler autour de la figure du héros et de l'héritage -  toujours entre deux positions extrêmes: cloués à nos tables de travail à user le papier et arpenter la ville avec nos pieds!

Certainement une virée à Marseille curieuse de ça

et reprendre la marche à pied dans les paysages d'ile de france,

le plan d'attaque est fait - ça à quelques peu tangué depuis le sommet - mais l'horizon reste clair, si clair qu'on a même l'impression d'apercevoir la pointe d'une île...

dimanche 26 juin 2011

Musée Vivant

A l'invitation de Julien Fisera je participe au projet MUSÉE VIVANT de Robert Cantarella. Projet qui a pour but de concevoir une forme performative autour d'un corpus d'œuvres d'art - ces dernières étant écrites (réinterprétées) par des auteurs invités. Je me suis retrouvée engloutie sous la difficulté à faire un choix, la contrainte d'écriture étant de choisir parmi un de nos "chefs d'œuvres" personnels. J'ai d'emblée était attirée, dans ma banque de données, par des œuvres issues d'un patrimoine plus pop que muséal, j'ai pensé produire un texte sur Smells like teens spirit de Nirvana puis sur La Nuit je mens de Bashung...ça allait dans tous les sens, de Soulages en passant par Géricault, Antonioni, Bod Dylan, Christophe... Et puis est arrivée une évidence: Godard! Peut-être parce que pour ce type d'exercice je cherchais à trouver non pas un choc esthétique mais ce qui serait pour moi une référence fondamentale. Je crois que j'ai toujours considéré Godard comme un auteur, un cinéaste qui fait des livres en mouvement et c'est là je crois que mon écriture - en tout cas ce que je cherche dans l'écriture pouvait essayer de s'exprimer au mieux. Godard rassemble à peu près tous mes enjeux d'écriture: le collage, la voix et le son,  la déconstruction de la narration, le discours sur l'oeuvre elle-même, sa contextualisation politique et en même temps la puissance naïve et populaire des histoires d'amour et de liberté! J'ai fini par décider de travailler sur Pierrot le Fou. J'ai appelé ce texte "Rien ne prend - Rien ne nous accuse" pour signifier à la fois la fin d'une histoire d'amour (Ferdinand / Marianne +  Godard / Anna Karina) et la mettre en parallèle avec la relation qu'entretient dans ce film Godard à la fiction . Dans ce film la mort prend des allures de faux semblant, avec le faux sang  par exemple, comme dans la fin d'une histoire d'amour - on croit se voir mourir - d'ailleurs on meurt pour de bon - mais avec du faux sang - ça fait une tache rouge - ce n'est que de la couleur - de la couleur rouge. On explose, on veut se foutre en l'air et puis on se dit qu'après tout pourquoi ,c'est complètement con, mais voilà c'est fait et ça finit sur une explosion. C'est comme ça peut-être qu'on finit par retrouver l'éternité, celle de RIMBAUD, celle de la mer - un peu ce que je disais dans le texte Vision Liquide - s'en remettre à la mer - s'en remettre à l'éternité. l'échec d'une histoire d'amour c'est aussi dérisoire qu'une mort de cinéma avec du faux sang.

Le Musée Vivant sera présenté en juillet au Centre Pompidou à Metz, puis à Actoral à Marseille ainsi qu'à St Etienne. Les textes recueillis formeront une collection, et seront interprétés par des comédiens.

Un actif 25 juin

Ce samedi se déroulaient les projets des Petites Urbanités à Paris et celui du Manuel de Voyageur Impénitent aux Lilas. Quelques images d'une très longue et belle journée

Petites Urbanités:


¨Photos de mon installation - "Oubliettes" - dans le 20ème arrondissement de Paris - les restes d'une fiction naissent sur un mur, meurent sur le trottoir et la voix que l'on croit entendre depuis le soupirail oblige à se baisser, se regrouper, s'agenouiller, se contorsionner.

Manuel du Voyageur Impénitent: 
Une ballade collective entre contemplation et fiction du paysage.


mardi 7 juin 2011

Il est venu, voilà

Maurice Garrel (1923-2011)
Dans Les Amants réguliers de Philippe Garrel

Système métrique - Echelle humaine

"Homme Unité"
Fernando Cabral pour le Manuel du voyageur impénitent
Photo Lorena Dozio

dimanche 5 juin 2011

Et à force de creuser ils finiront les pieds dans l'eau / Et à force de creuser nous finirons par voir la mer

Depuis quelques temps maintenant j'entame une résidence à l'espace Khiasma aux Lilas - résidence qui va se dérouler sur toute l'année et prendre forme sous différents projets (1. Le Manuel du Voyageur Impénitent - projet avec Olivier Marboeuf, Fernando Cabral, Lorena Dozio et Axel Rogier - et une résidence au Collège Jean Moulin à Aubervilliers). Dans le cadre du Manuel du Voyageur - une première conférence-performance s'était tenue lors du Festival Relectures en avril dernier - le prochain rendez-vous sera le 25 et 26 juin dans le quartier des Fougères - Paris XXéme. Pour cette performance - nous explorons le quartier - une marche archéologique et fictionelle qui me permet de retrouver des enjeux profonds liés à mon travail et à ma démarche d'écriture et de création sonore - toujours des questions de perception, d'habitat, de modifications du regard et de lutte ouverte contre un réel à priori dicté. Je vois des frontières, des plages, des rivages, j'entends le son du périphérique comme une ode maritime et les tranchées urbaines comme autant de stigmates d'une ville en crise.

samedi 28 mai 2011

Superbe lecture nocturne

lundi 23 mai 2011

Simulation de ma petite urbanité

Le projet se concrétise - la bande son est réalisée avec la voix de L. et nous cheminons encore pour que le texte trouve sa bonne forme sur le mur. C'est vraiment bon de parler de typo, de sens de lecture, de lettrage, d'accumulation et surtout de rythme dans l'écriture!

Grand merci à Elodie Stephan!
Les Petites Urbanités s'activeront le 25 juin !

jeudi 19 mai 2011

janet cardiff 2.

mercredi 18 mai 2011

Janet Cardiff

Whispering Room, 1991

Janet Cardiff and George Burns Miller,
Opera For A Small Room, interior, 2005

The Muriel Lake Incident, 1999

Forty-Part Motet (2001)

Janet Cardiff -- George Bures Miller
The Killing Machine, 2007

samedi 30 avril 2011

mardi 26 avril 2011

Comizi d'Amore


Comizi d'Amore - Documentaire réalisé par Pier Paolo Pasolini entre 1963 et 1964. Pasolini parcoure l'Italie autour de la question de la sexualité.
Vu Lundi soir à La Villa Arson, dans le cadre du 3ème Festival du Film Gay&Lesbien de Nice (Rencontres Cinématographiques In&Out et Association L'Eclat) - Cycle 4: Foucault va au Cinéma.
Ici un article de Foucault sur Comizi d'Amore

mardi 19 avril 2011

Travaux d'étudiants




Quand les étudiants de 1ère année théâtre de Nice présentent leurs travaux pour les évaluations - il y a comme un air de gala - un gala raté comme on les aime - où les paillettes bon marché collent aux visages transpirants. Ici le show est sous-terrain - on explore les lieux infâmes - les caves sombres et les escaliers condamnés. C'est comme ça qu'on les aime - c'est peut-être à ça que servent encore les études: une fabrique de show ratés - accepter de recommencer - apprendre à se mouiller - prendre des bides ou recevoir les clap clap fervents - et voir apparaître tout à coup - au milieu de cette masse informe - un moment précis-précieux de grâce - une lueur de forme - un rien de nouveau - un débat féroce et inconscient avec un héritage encore ignoré - rien n'est suffisant et c'est bien mieux ainsi.

Si la péagogie m'apprend une chose - c'est bien d'envoyer chier l'idée de génie!
Merci à eux!

lundi 18 avril 2011

Autobiographie / Composition

Je vais donc essayer d'expliquer comment le simple geste de sortir du studio pour chercher des sons à l'extérieur était significatif. Je sortais donc avec un matériel portable qui était ma propriété, c'est-à-dire mes micros et mon magnétophone. C'était mon matériel et c'était moi. Qu'on le veuille où non, j'étais là dans une situation originale de présence et de reconnaissance instrumentale qui faisait de moi, sans que je m'en rende compte, un artisan de l'autobiographie. J'étais présent, je tenais mon micro, j'ouvrais l'enregistrement de mon magnétophone quand je le jugeais bon, je cueillais le son qui passait au moment où je le choisissais. Ce son était mon choix, mon moment de vie qui s'enregistrait sur mon matériel. Autrement dit, pour le cas où la dernière phrase ne serait pas claire, ce geste était compositionnel dans la reconnaissance du son, même indécis, reconnaissant l'objet trouvé comme premier état d'une attitude émotionnelle, qui entraînait inéluctablement l'introduction du compositeur présent comme acteur en temps réel, donc comme autobiographe." Luc Ferrari

jeudi 14 avril 2011

Le son de Nice II

A partir de vendredi nous finalisons le pièce radiophonique avec les étudiants de 2ème année théâtre de l'université de Nice. Le 22 avril, la chose sera montée, mixée, gravée, éditée et mise sous pli. Du travail en perspective et un nouvel objet pour les oreilles...

Une écoute publique est prévue le 29 avril dans le cadre de la soirée des arts de la section arts du spectacle

mardi 12 avril 2011

Archive Now au Centre Culturel Suisse

Le Centre Culturel Suisse de Paris offre une carte blanche au FAR° Festival - du 08 au 10 juin 2011. Dans ce cadre, nous diffuserons en continu les différentes sources de la revue sonore Archive Now - dont le premier numéro a été crée l'année dernière lors du Far° Festival 2010. Ce premier numéro sera disponible dans une version revue et corrigée.

mardi 5 avril 2011

Manuel du Voyageur impénitent - Festival Relectures - Espace Khiasma

© photo Matthieu Gauchet


Samedi 9 avril à 18h
Manuel du Voyageur Impénitent
Conférence performée (lectures, sons, images)
Une proposition d’Olivier Marboeuf + Lorena Dozio, Fernando Cabral, Caroline Masini, Axel Rogier-Waeselynck (durée – env. 1h30)


"Manuel du voyageur impénitent est certes un projet d'écriture. Mais probablement un peu plus. Une méthode d'usage de la ville. Quand on vous aura expliqué, vous saurez comment faire. Et quand vous aurez vous aussi un quartier tout neuf, avec un parc pour votre voiture, un parc pour vos enfants, un parc pour votre skate, vous saurez comment faire. Voilà, l'idée est de savoir comment faire avec l'espace qu'on va vous donner. Et aussi comment ne pas faire. Ça dépend". Pour cette étape d'un projet en cours dans des quartiers voisins de l'Espace Khiasma, Olivier Marboeuf et ses invités proposent de donner à voir et à entendre les premiers matériaux d'une étude de site pas comme les autres. Conférences, performances, écoutes sonores, projections, une forme de révolution dans la longue histoire du Power Point".
> en savoir plus / réservation

dimanche 3 avril 2011

X Histoires de l'Oreille

Une essai radiophonique à caractère pornographique (projet en cours - en collaboration avec Gerald Kurdian).

L’oreille scrute et interroge, c’est le premier sens du verbe écouter (Cf. Jean-Luc Nancy: écouter – auscultare – est étymologiquement l’association d’un sens – auris, l’ouïe – et d’une tension – -culto).

X. Histoires de l'oreille va se construire comme un album - l'enchaînement de plusieurs pistes créant un ensemble homogène - les pistes ayant cependant une existence autonome. Chaque piste sera travaillée comme un morceau à part entière - un îlot précis et précieux. Ici la logique des pistes est une réponse formelle à la nomenclature significative de la pornographie - créer un catalogue consultable selon la dénomination d'une pratique, d'un rite ou d'une identité donnée.
Il ne s'agit ni de concurrencer l'effet X ou de donner à entendre un méta-discours sur la pornographie. Le désir premier est de créer de l'effet - susciter une écoute qui fouille et créer de la sensation.
Nous allons chercher dans le monde, la ville, le paysage, les voix, les terrains de jeux, les lieux de force concentrique, de silence nocturne, d’engouement collectifs, de balbutiements ou de maîtrise du discours, ce qui traitera et révélera d’une archéologie sonore X.
Traiter du pornographique c'est questionner (au-delà des représentations communes) ce qui dans l'organisation des codes, des rapports de pouvoir, des mises en scènes que la société fait d'elle-même, fabrique de la pornographie : ce qui suscite le plaisir et la fascination du gros plan, entre le pédagogique, l'indécent, la violence et la subversion. A quel signe me renvoie ce que j’entends ? Cette expérience d’exploration physique sera proposée à l’auditeur - l’idée de pornographie étant ici envisagée comme une volonté de gros plan, de plan serré: une expérience sonore d’auscultation. Une écoute qui fouille, qui interroge ce qu’elle entend dans le même temps de la sensation que ce son lui provoque, l’incorpore à soi.



Pour ce projet je réécoute "Chansons pour le corps" de Luc Ferrari sur des textes de Colette Fellous - et je confirme mon intuition de vouloir travailler avec une chanteuse lyrique...

jeudi 31 mars 2011

31

Les premières lignes des pages 31 de mes livres d'anniversaire

- "Il faudrait effacer de l'intérieur tout le petit fatras bassement humain, toutes les fioritures. Une petite tête comme la mienne est toujours bourrée d'inquiétude pour rien du tout." Etty Hillesum, Une vie bouleversée.

- "Ce transfert de la valeur d'usage des marchandises de consommation à leur valeur d'échange peut contribuer à créer une situation dans laquelle le plaisir, s'émancipant de la valeur d'échange, finit par présenter des caractère subversifs". Theodor W. Adorno, Le caractère fétiche dans la musique.

- "1. JOHN CAGE. LA MONTE YOUNG. TERRY RILEY. STEVE REICH. PHILIP GLASS. BOB WILSON. CHARLEMAGNE PALESTINE. URBAN SAX. LOUIS ANDRIESSEN." Daniel Caux, Le silence, les couleurs du prisme et la mécanique du temps qui passe.

- Si l'on donnait à un peintre cinq ou six couleurs, et toujours les mêmes, il se refuserait à "faire la symphonie". Les musiciens s'en contentent. Seraient-ils les plus pauvres de l'art, les plus timides, à moins qu'ils ne soient les plus "moutons"?". Pierre Schaeffer, Essai sur la radio et le cinema.


J'AI 31 ANS

mardi 15 mars 2011

Ecrire: prinicpes de composition

" Au lieu de graver sur un seul bloc les lettres de l'alphabet, toutes tenant ensemble, se dit Gutenberg, on pourrait graver chaque lettre à part, sur un petit morceau de bois ou de métal séparé"
Extrait de "L'art Poétic'"- Olivier Cadiot


Tiroir de Typographe personnel - fétiches et autres restes du quotidien à assembler


Clavier arrangé par G. - alphabet musical

Force de la nature

" La vie que j'ai mené cet hiver est faite pour tuer trois rhinocéros" Gustave Flaubert
Extrait de "L'art Poétic'" d'Olivier Cadiot

lundi 14 mars 2011

Le son de Nice

Nouveau départ pour Nice dès mercredi - les choses s'accélèrent côté réalisation de la pièce radiophonique avec les étudiants de l'université - pièce qui prend des allures plus politiques que je ne l'imaginais...
On va investir le studio des musicologues pour enregistrer les voix et poursuivre le montage. Un étudiant a même composé pour l'occasion un morceau à la guitare - ça me donne tellement envie de collaborer avec les étudiants de musique l'année prochaine...
La pièce pourra être en ligne début mai... et une écoute publique est prévue à l'université avant la fin du semestre.

dimanche 13 mars 2011

Nous sommes tous des cannibales

Exposition "Tous cannibales" à la Maison Rouge - Paris
Entre Gilles Barbier, Gustave Doré, Bettina Rheims et Odilon Redon je découvre cette pièce de Alvaro Oyarzun - "Autoportrait 2009" - anatomie à vif d'une séparation...

lundi 28 février 2011

Collectif Stalker - Manifesto

Je retrouve un extrait du Manifesto du collectif Stalker- qui nourrit mes recherches pour le travail avec les étudiants et pour "Les petites urbanités" de la Cie. Ktha.


- Employant une métaphore, on peut décrire Stalker comme un voyage dans les combles de la ville, ce lieu où la civilisation entrepose ses rebuts et sa mémoire et où naissent de nouvelles relations, de nouvelles populations et de nouveaux dynamismes en continuelle mutation. Nous estimons que ces territoires doivent être considérés comme les lieux qui plus que tous les autres représentent notre civilisation, son devenir inconscient et pluriel. Nous proposons par conséquent l’art servant de moyen d’accès et de célébration de leur existence, de compréhension de leurs valeurs et de leurs messages. Nous avons choisi le parcours comme la forme d’art qui permet de souligner un lieu en traçant physiquement une ligne, comme une pre-architecture qui s’insinue dans une nouvelle nature. Le fait de traverser, en tant qu’instrument de connaissance phénoménologique et d’interprétation symbolique du territoire, est une forme opérante de lecture et donc de transformation d’un territoire, un projet.

STALKER

Percevoir l’écart, en accomplissant le passage, entre ce qui est sûr, quotidien et ce qui est incertain, à découvrir, génère une sensation de dépaysement, un état d’appréhension qui conduit à une intensification des capacités perceptives ; soudain, l’espace assume un sens; partout, la possibilité d’une découverte, la peur d’une rencontre non désirée ; le regard se fait pénétrant, l’oreille se met à l’écoute.

LES TERRITOIRES ACTUELS

Ils forment le négatif de la ville bâtie, les aires interstitielles et marginales, les espaces abandonnés ou en voie de transformation. Ce sont les lieux de la mémoire réprimée et du devenir inconscient des systèmes urbains, la face obscure de la ville, les espaces du conflit et de la contamination entre organique et inorganique, entre nature et artifice. Ici, la métabolisation des rebuts de l’homme par la nature produit un nouvel horizon de territoires non explorés, mutants et, de fait, vierges, que Stalker a appelés Territoires Actuels, soulignant par le terme actuel le « devenir autre » de ces espaces. « L’actuel n’est pas ce que nous sommes mais plutôt ce que nous devenons, ce que nous sommes en train de devenir, à savoir l’autre, notre devenir autre » (M. Foucault). De tels territoires sont difficilement intelligibles, et par conséquent aptes à faire l’objet de projets, du fait qu’ils sont privés d’une localisation dans le présent et par conséquent étrangers aux langages contemporains. Leur connaissance ne peut être acquise que par expérience directe; les archives de ces expériences sont l’unique forme de cartographie des territoires actuels.

mercredi 16 février 2011

Remember Violetta










Photos Jean-Louis Fernandez

mardi 15 février 2011

Valence City










lundi 14 février 2011

Se Souvenir de Violetta - la première c'est demain à la Comédie de Valence

Du 15 au 19 février à 2O heures


Texte: Caroline Masini
Mise en scène: Caroline Guiela
Avec: Caroline Arrouas, Emmanuel Cuchet, Ruth Nüesch, Lucas Partensky
Dramaturgie: Mariette Navaro
Scénographie: Alice Duchange
Son: Antoine Richard
Lumières: Jérémie Papin
Costumes: Benjamin Moreau
Régie Générale: Gilbert Morel

Production: Comédie de Valence - CND Drôme Ardèche
Coproduction Théâtre National du Luxembourg / Compagnie des hommes Approximatifs/ avec le soutien artistique du Jeune Théâtre National et la complicité de la Maison des Métallos et du TNP- Villeurbanne

http://www.comediedevalence.com/

mardi 8 février 2011

Projet pour Vision Liquide

Avec "Vision liquide" je voudrais écrire un texte à deux vitesses - le temps du texte sur la page et son doublage sonore - mettre en avant le délai dont je parle dans Vision Liquide 3. - ce délai entre la mécanique de la vue et le corps qui voit - qui tente de voir - qui tente de suivre cette mécanique - sans toutefois y parvenir.
Pour mettre en avant ce délai je décide d'enregistrer la bande son - le doublage du texte.
ça me fait penser au texte que j'ai écrit "Chanson qui roule sur une départementale de campagne" dont Aloyse Leledy décide de faire un film - et son projet commence par la réalisation de la bande son.
Le texte se composerait d'une série de plusieurs visions liquides - cette série à pour but d'intégrer le principe narratif comme une résolution - une solution. L'idée serait de parvenir au fur et à mesure du temps du texte à ce que le délai se réduise et finisse par disparaître - qu'il y ait une solution finale dans un seul accord. Une sorte de happy end - parce que l'esprit et la mécanique de la vue se serait enfin rassemblés. Vision liquide se serait comme un projet d'acceptation.....

"Il n'y a dans le visible que les ruines de l'esprit"
Maurice Merleau-Ponty - Le visible et l'invisible

Durée / Obstination

"L'énigme de la pensée de l'amour c'est la question de cette durée qui l'accomplit. Le point le plus intéressant, au fond, ce n'est pas la question de l'extase des commencements. Il y a bien sûr une extase des commencements, mais un amour, c'est avant tout une construction durable. Disons que l'amour est une aventure obstinée. Le côté aventureux est nécessaire, mais ne l'est pas moins l'obstination. Laisser tomber au premier obstacle, à la première divergence sérieuse, aux premiers ennuis, n'est qu'une défiguration de l'amour. Un amour véritable est celui qui triomphe durablement, parfois durement, des obstacles que l'espace, le monde et le temps lui proposent.
[...], C'est la question de la durée qui m'intéresse dans l'amour. Précisons par durée, il ne faut pas entendre principalement que l'amour dure toute la vie, qu'on s'aime toujours, ou pour toujours. Il faut entendre que l'amour invente une façon différente de durer dans la vie. Que l'existence de chacun, dans l'épreuve de l'amour, se confronte à une temporalité neuve.
[...], Je soutiens que l'amour est en effet ce que j'appelle dans mon jargon de philosophe une "procédure de vérité", c'est-à-dire une expérience où un certain type de vérité est construit. Cette vérité est tout simplement la vérité sur le Deux. La vérité de la différence comme telle. Et je pense que l'amour - ce que j'appelle la scène du Deux - est cette expérience. En ce sens, tout amour qui accepte l'épreuve, qui accepte la durée, qui accepte justement cette expérience du monde du point de vue de la différence produit à sa manière une vérité nouvelle sur la différence.
[...], Les difficultés de l'amour ne tiennent pas à l'existence d'un ennemi identifié. Elles sont internes à son processus: le jeu créateur de la différence. C'est l'égoïsme qui est l'ennemi de l'amour, non le rival. On pourrait dire: l'ennemi principal de mon amour, celui que je dois vaincre, ce n'est pas l'autre, c'est moi, le "moi" qui veut l'identité contre la différence, qui veut imposer son monde contre le monde filtré et reconstruit dans le prisme de la différence.
Le drame amoureux est l'expérience la plus nette du conflit entre l'identité et la différence.

Alain Badiou, Eloge de l'amour

dimanche 6 février 2011

Vision liquide 3.

Questions de regard encore et toujours...

Comme l'étranger - perdu dans une ville bruyante du sud de l'hémisphère - sa propre ville peut devenir une carte indéchiffrable - impossible de s'y retrouver - refaire le chemin mental pour se rendre d'un point à un autre - mais une fois dans la rue - la vision est brouillée.
Les rues sont tortueuses - on perd son chemin sur les parcours les plus quotidiens. On pense s'évanouir - on se demande même si on n'est pas déjà mort - si une voiture ne vient pas de nous faucher et qu'on ne s'en est pas encore aperçu - si un tremblement de terre ne vient pas de frapper et qu'on est - en fait - déjà sous les décombres.

Regardez son squelette traverser la rue et avoir quelques pas de retard.
Il y a comme un délai entre le temps qui passe et celui d'un corps qui voit - une bande son décalée - un doublage raté - les mots ne collent pas aux lèvres qui bougent.

Pourtant, le paysage est beau vu sous cet angle - comme très tôt le matin quand on ne distingue pas encore la différence entre la lumière et la couleur - c'est du bleu - ce n'est pas encore de la lumière - ce n'est que du bleu - ça n'éblouit pas - ça se propage - ça commence seulement à naître.

Ce léger décalage entre l'œil qui se ferme et l'œil qui s'ouvre.

Encore une fois - il faut compter - s'en remettre au solide - à ce qui tient droit sans l'aide de personne.

1 pylône électrique -
6 lignes blanches du passage clouté -
Sortie 2 - quitter la gare -
Ligne 1 -
Suivre la flèche -
Ligne 9 -
Arrêt -
Descendre en queue de train -
Sortie N°1 -
Monter les escaliers -
13 marches -

Il faut parfois résumer la perception à de la signalétique

samedi 5 février 2011

Vision liquide 2.

Et encore des questions de regard...

Quand le regard ne cesse - de revoir au lieu de voir - la vue se perd au service des visions.
Mais les visions sont trompeuses - superstitieuses - aliénantes - anachroniques.
Il faudrait pouvoir regarder la mer aller et venir et s'en remettre.
Se voir tomber dans la rue avec ses sacs de courses - regarder rouler la boîte de tomates pelées - tourner la tête et constater que l'arbre tient toujours droit.
Voir au lieu de revoir - ce serait comme accepter la chute - une bonne fois pour toute et s'en remettre.
S'en remettre à la mécanique de ses yeux comme à une loi - ce que l'on voit très exactement.
Il faudrait compter - lister - énumérer:
1 lampadaire -
2 lampadaires -
1 pas -
2 pas -
1 voiture rouge -
1 navarin d'agneau -
1 homme au foulard vert -
3 chiens en laisse -

S'en remettre à la vue -
Devenir mécanique -
Ne plus être qu'anatomique

vendredi 4 février 2011

Gravité

Retrouvé dans mes archives un précieux commentaire de mon amie à la scie...

"La perspective d'une frénétique partie de jambes en l'air avec la torride Joy l'effraie tout de même un peu. Il apprécierait quelque chose de plus réfléchi, de plus grave; car il a appris avec le temps que la gravité – et non pas la gravitation – fait partie de l'acte d'amour. Ou, autrement dit, que l'amour se fait avec gravité, sinon ce n'est que de la gravitation; de la chute de corps."

"Marseille, Illinois", Bruno Leydet, 2009, éditions L'écailler du sud

mercredi 2 février 2011

passion...


« Puissent-ils croire et rire de leurs passions. Car ce qu’ils nomment «passion» n’est pas la force de l’âme, mais une friction entre l’âme et le monde extérieur. » A. Tarkovski, Stalker.


Pièce Radiophonique - Université de Nice

Avec le petit groupe d'étudiants de 2ème année (8 au total!) nous avons décidé de créer une pièce radiophonique en prenant comme terrain d'exploration la fac elle-même. Nous travaillons donc sur des principes d'écriture basés sur la marche, l'exploration du lieu et les dérives fictionnelles possibles. Dans un second temps nous avons procédé à une exploration du lieu munis d'un appareil enregistreur. A partir d'un plan établit en cours - nous sommes partis à la rencontre de différents "personnages" du campus et avons recueillis pas mal de "perles"...grâce à la participation des techniciens, bibliothécaires, serveurs de la cafétéria, etc. Une attention toute particulière durant notre errance a été faite à la présence sonore à l'état brut - son de l'horloge, foule d'étudiants, voix lointaines d'un cours de philo à travers la porte d'un amphi, son de la machine à café...bref tout un champ sonore qui indique où nous nous trouvons et nous a permis d'entendre des choses auxquels nous étions alors peu sensibles.
Maintenant nous démarrons le montage et l'agencement de toute cette matière (textes des étudiants et matière sonore) en vue d'une forme finale à laquelle les étudiants ont décidé de donner le titre suivant: Au creux de la fac
La difficulté maintenant - comme dans tout processus d'écriture et de montage - est de donner à toute cette matière une forme cohérente, lisible, rythmée et bien entendu plaisante. Comme il s'agit d'un cours et que j'aime tout particulièrement l'idée que chacun puisse produire et découvrir son propre processus de travail - je décide que nous travaillerons collectivement une introduction - disons un générique (qui est déjà quasiment terminé!) et que chacun se chargera de la réalisation d'un épisode. Afin de garder une cohérence à la forme globale - je demande à chacun de travailler sur un lieu précis du campus et de nous en proposer une dérive entre matière documentaire brute - matière sonore et sa propre production textuelle. Ainsi la forme finale devrait ressembler à une sorte de "visite guidée" - chaque "épisode" correspondant à un lieu - un personnage et un texte...à suivre!

lundi 31 janvier 2011

Se souvenir de Violetta

dimanche 30 janvier 2011

Un véritable pas est un faux pas

"Finalement j'ai vu que rien ne laissait son empreinte sur personne car tout le monde estime avoir toujours quelque chose de mieux et de plus important à penser. En général, je suis tombé sur des têtes de nœuds passées maîtres dans l'art de faire traîner ou d'esquiver. Et j'ai vu comment leur vie à tous se réduisait à faire traîner tout ce qui venait de l'extérieur, considéré comme un problème, jamais comme source de plaisir. Personne n'était vraiment prêt à partager quoi que ce soit. Et personne n'avait l'ambition de conclure, d'épuiser l'instant. Tout le monde voulait prolonger l'instant jusqu'à sa dissolution, voir l'intense, perdre son odeur, perdre sa forme, s'évanouir et n'être plus ni inquiétant ni menaçant. Toute ma vie j'ai rencontré ce genre de gens, de tristes magiciens qui faisaient disparaître dans des tours prévisibles, de mauvais tours de passe-passe, des moments vrais, des moments qui promettaient la beauté. Ces instants réclamaient de l'audace mais personne n'avait les couilles pour ça. Parce que la beauté faisait toujours et exclusivement son apparition dans l'incertitude. La beauté s'insinuait, attendait, nous réclamait. Tant de fois on nous a appelés et nous n'avons pas écouté ces voix, ou nous n'avons pas voulu les écouter parce qu'elles n'étaient pas des voix reconnaissables, alors nous avons fait l'autruche. Nous avions une occasion unique de nous promener, déboussolés, et nous choisissons de fuir. Partir nous réfugier, comme d'habitude, dans le familier. Nous interdisions à notre prochain pas d'être un faux pas. Alors qu'un pas qui a du sens, un véritable pas, est un faux pas".

Rodrigo Garcia, In. Et balancez mes cendres sur Mickey, §.25

vendredi 28 janvier 2011

Université de Nice -



Création d'une pièce radiophonique avec les étudiants de 2ème année théâtre
Au creux de la fac ou au fond d'un placard...on fait avec les moyens du bord

jeudi 27 janvier 2011

Vision liquide 1.

Pour poursuivre sur des questions de regard -

Avec les larmes - le paysage devient soluble - visions effervescentes des collines - la mer fait des bulles et les couleurs dégorgent - je porte des lunettes d'eau - tout est liquide même la plus solide des constructions de béton - je vois les trains - les voitures - le métal et le ciment - je vois bien que les formes tiennent mais je ne perçois que le mouvement aquatique d'une onde de choc - comme un caillou jeté dans un lac calme - je voudrais mettre ça dans des tubes et en extraire l'essence - la réserver - en analyser les atomes et trouver l'antidote.
mais je remets mes lunettes - pour un temps - l'expérience du monde aquatique...

La montagne molle est sous l'eau comme l'Atlantide - bien loin des formes qui tiennent droit

Espace urbain - Oubliettes

Retour à l'Université de Nice pour les cours d'écriture dramatique avec les étudiants de deuxième année - et une nouvelle rencontre demain avec les premières années. Une nouvelle façon de faire le point sur une démarche toujours en mouvement - de penser l'écriture en fonction de son contexte - de pointer ce qui dans le paysage fait langage - dans la marche et le regard révèle une nouvelle perception des choses. Mon besoin de retourner de plus en plus vers des questions d'ethnologie et d'anthropologie - avec pour moyen la création sonore - comme page d'écriture - comme support d'écoute et de rencontre publique. L'envie de développer la création sonore dans sa performativité - avec des questions de forme - de mise en forme - d'installation - de conditions d'écoute. Je ne travaille pas directement pour les ondes mais je viens de la scène. Comment alors poursuivre la réflexion sur la mise en espace formelle d'une création sonore? La Cie Ktha me propose de participer au Projet "Les Petites urbanités libres" - projet en résidence à Confluences de Janvier à Juin 2011. Il s'agit de relever - dans un périmètre de 600 mètres autour de Confluences - des "petites urbanités" - c'est-à-dire - des espaces vacants - non "utiles" - des aberrations de l'urbanité. Je décide d'aborder le quartier avec mon micro et mon regard et de travailler sur une question de sacré dans le paysage urbain. De ces petites urbanités la Cie Ktha propose de poser la question "Y a quelqu'un?". C'est précisément là que ça m'intéresse. Je voudrais travailler sur une dérive autour du monument funéraire - disons de ces non-lieux qui créent un trou dans l'espace-temps du quotidien et de son usage. Quelque chose de caché - d'enfoui - qui se révèle - une érosion de la parole sur un lieu désert - un érotisme de la parole à l'endroit où on ne l'attend plus. Y a quelqu'un? Comme balancer sa voix au plus profond d'un puits - croire entendre quelque chose - attendre l'écho - ne jamais le recevoir. Y a t-il des oubliettes de l'espace urbain et qu'est-ce qu'on y entend?




dimanche 16 janvier 2011

Parce que les amis et l'amour ça va avec les huîtres...